En 1934, l'ancienne gare Montparnasse apparaît mal adaptée au trafic. La ville de Paris envisage de réorganiser le quartier et de construire une nouvelle gare. Mais le projet, confié à Raoul Dautry (qui donnera son nom au parvis de la tour), rencontre de fortes oppositions et doit être mis en sommeil.
En 1956, à l'occasion de l'adoption du nouveau schéma directeur du plan de circulation de Paris, laSociété d' Economie mixte pour l'aménagement du secteur Maine Montparnasse (Semmam) est créée, ainsi que l'Agence pour l'opération Maine Montparnasse (AOM). Elles ont pour mission de réaménager le quartier, ce qui nécessite de raser de nombreuses rues, souvent délabrées et insalubres. Le chantier occupe alors jusqu'à 8 hectares.
En 1958, les premières études de la tour sont lancées mais le projet est vivement critiqué du fait de la hauteur du bâtiment. Une polémique commence et entraîne des ralentissements dans le projet.
Cependant, la reconstruction de la gare Montparnasse à quelques centaines de mètres au sud de l'ancienne et la destruction de la Gare du Maine, qui est incluse dans le projet immobilier de l'OAM, agence commune qui regroupe les quatre architectes : Cassan, Dautry, Beaudoin et d Hoÿm de Marien, est réalisée de juin 1966 au printemps 1969 avec le concours de l'architecte Jean Saubot.
En 1968, André Malraux, alors ministre de la Culture de Pompidou qui soutient le projet, accorde le permis de construire de la Tour à l'AOM, Les travaux débutent cette même année.
C'est en 1969 qu'est finalement prise la décision de construire un centre commercial. Pompidou, alors Président de la République, souhaite doter la capitale d'infrastructures modernes. Et malgré une importante polémique, la construction de la tour peut démarrer.
C'est en avril 1970 que la première pierre est posée.
La tour Montparnasse est bâtie entre 1969 et fin 1972 sur l'emplacement même de l'ancienne gare Montparnasse et inaugurée en 1973. Le chantier nécessite le déblaiement de 420 000 m3 de gravats. Les fondations de la tour sont constituées de 56 piliers en béton armé s'enfonçant à 70 mètres sous terre. Pour des raisons d'urbanisme, la tour doit être construite juste au-dessus d'une ligne de métro ; et pour éviter d'utiliser le même appui et de le fragiliser, les structures du métro sont protégées par un corsage en béton armé. D'autre part, de longues poutres horizontales sont placées afin de permettre de dégager l'espace nécessaire en sous-sol pour aménager les voies pour trains.
La tour est inaugurée en 1973 et devient l'un des grands points de repère de la capitale.
Après sa construction, la tour fut vivement critiquée. Ses détracteurs la trouvaient (et la trouvent toujours) dérangeante à cause de sa hauteur disproportionnée par rapport au reste de la ville de Paris.
Ainsi ironise-t-on parfois quant au fait que son sommet offre la plus belle vue de Paris : c'est en effet le seul endroit d'où on ne la voit pas. (plagiant ainsi Tristan Bernard qui disait cela de la tour Eiffel, dînant au restaurant de son premier étage).
En 1975, deux ans après la fin de la construction, la municipalité décida d'interdire la construction d'immeubles de plus de sept étages.
Ces critiques entrainent la question récurrente de sa possible destruction. Bertrand Delanoë, actuel maire de Paris, en fut un temps partisan. Bernard Debré, député UMP de Paris et un ancien candidat à la candidature de son parti pour l'élection municipale de 2007 la proposait dans son programme. Cette destruction semble peu probable et ne pourrait être qu'une décision des 300 copropriétaires de l'Ensemble immobilier tour Maine-Montparnasse (EITMM). Ils ont estimé le coût d'une démolition à 1 milliard d'euros avec l'indemnisation des propriétaires, le désamiantage et la dépollution et la démolition à proprement parler.
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